Sylvie Desrosiers

J’ai toujours… écrit.

Cinquante romans, deux films, pour la télé et dans le défunt magazine

Croc, accumulé prix et distinctions. Mais au tout début, c’était le dessin qui m’attirait,

depuis toute petite. J’ai étudié en arts visuels, peinture, sculpture, avant de bifurquer

vers l’écriture et la nécessité d’expression, qui nous fait prendre la plume ou le pinceau,

parce qu’on ne peut pas s’en empêcher, que c’est vital et que c’est par la forme de l’art

qu’on choisit que l’on se crée aussi.

Dans presque tous mes livres il y a des chiens, dont Notdog le chien le plus laid du village,

héros de ma série vedette.

Un jour, j’ai décidé d’écrire sur les animaux de ma vie et j’ai illustré chacun des récits.

J’ai alors retrouvé cet immense plaisir de dessiner. Il y avait, bien sûr, des chiens.

Dans un roman pour ado – qui a reçu le Prix du Gouverneur général – , mon héros

rêve de devenir sculpteur de pierre, avec les chiens comme sujets.

Tout se mettait en place lentement.

Et me voici, non pas à sculpter, mais à dessiner des chiens. En compagnie du mien

qui m’encourage sans le savoir, en dormant à mes côtés et en attendant patiemment

qu’on sorte enfin. Où que je l’amène, à son camp de jour – je sais, ça sonne too much…

Mais c’est grâce au ranch Passion Animale, sa garderie, que je me suis enfin remise

à dessiner à fond.

J’aime les chiens, je les vénère. S’il existe un paradis pour eux, c’est là que je veux aller.

Ils sont drôles, attachants, aimants, beaux et laids, gros et petits, gentils ou méchants.

Il y en a de toutes les sortes autour de moi, dans mon village ou sur les routes que

je prends.

Ces dessins sont un hommage à ces êtres venus du ciel, oeuvres de pandémie en partie.

Je ne serai pas la seule qui aura été sauvée par eux.

Ici et là se glissent un chat, un cheval, les miens et ceux des autres: je les ai tous connus.

Et quelques paysages, tels que je les vois.

Un renouveau de création ou une continuité?

Les deux. Je ne peux pas m’en empêcher!