Diane Gravel

Après une carrière professionnelle en psychologie des organisations et en développement de la ruralité québécoise, je consacre maintenant mon temps à la culture et aux arts, aux animaux de la fermette et à la présence en forêt. Un tout qui façonne ma démarche artistique actuelle.

Que ce soit par mes créations en arts littéraires ou visuels, l’indispensable présence en forêt suscite une réflexion qui a du cœur. Le milieu forestier offre en retour l’inspiration nécessaire à des mains qui ont quelque chose à dire.

Transmettre des clés de significations sur des réalités de la vie contemporaine en abordant quatre grands thèmes : la protection de l’enfance (principalement en art littéraire), l’environnement, des histoires de vie et la mort.

Pour y arriver, je puise à mon imaginaire, cet humus intérieur imprégné de représentations à valeur symbolique, issues de mythes ancestraux, de figurations de légendes et de contes anciens.

Parce que notre barque navigue sur des mers houleuses. À cause de la nature humaine, merveilleuse, terrible, parfois horrible qui aujourd’hui, nous saute aux yeux. Et que ces mains refusent de dissimuler. Tout en considérant que perdre espoir n’est pas une option.

Arts visuels — Lorsque j’étais adolescente, mon projet de vie professionnelle était les arts et la culture. Mes débuts de formation au cégep en témoignent. Néanmoins, un autre parcours de vie s’est manifesté. Aujourd’hui, c’est de façon progressive que je renoue avec ce qui m’animait jadis : la sculpture, l’assemblage, le modelage et le symbolisme de la fin du XIXe  et du début du XXe  siècle en peinture.  Par exemple, Evelyn De Morgan (1855-1919) proposant The Dryad de la mythologie grecque, John Duncan (1866-1945) référant aux légendes du moyen-âge avec Tristan et Yseult, ou Herman Hendrich (1854-1931) avec ses scènes de nuit, notamment Gretchen’s Appearance.

Art littéraire — Dès que l’énergie particulière me poussant à écrire se manifeste, je peux me retrouver face à un chaos. La « façon de dire » m’interpelle : il ne suffit pas « de l’écrire ». Ma proposition littéraire doit ouvrir une fenêtre pour le lecteur. Avec le temps, j’ai découvert que mes idées prennent de la vigueur et de la clarté lorsque je manie, sculpte, assemble, magnifie la matière. Et quand un trait de lumière s’en dégage, je retourne au clavier. Le texte à travailler se déroulant sous mes yeux arrive à me surprendre. Second souffle limpide. Regard lucide. Source de joie profonde.

L’œuvre de Jean Cocteau (1889-1963), initiateur du mouvement « Retour à l’Ordre » influence ma pensée et mes créations, arts visuels et littéraires confondus.

Milieu forestier — Lieu d’observation, d’inspiration et de cueillette d’objets destinés à la création : champignon amadouvier, broussin, pli d’un pan de la rivière (feuille de schiste), éclats de quartz, écorce de frêne mort, restes animaliers. De nature organique, différentes méthodes sont utilisées pour préserver ces substrats, selon divers types de séchage, d’hydratation (dont la glycérine), d’aseptisation, de comblement (polymère ou mortier de structure), de polissage et de finition (vernis ou résines).