Diane Gravel

Après une carrière professionnelle en psychologie des organisations et de développement de la ruralité québécoise, Diane consacre maintenant son temps à l’écriture, à son atelier de création en arts visuels, aux animaux de la fermette et à la présence en forêt.

Écriture, art visuel et forêt sont indissociables de son processus créatif. Même espace de création, même concentration méditative, même silence. Dès que l’énergie particulière qui pousse à écrire se manifeste, il se passe nécessairement un moment où elle se dirige vers ses pinceaux, matériaux et outils. Parce que le fil des idées ne lui vient pas nécessairement en écrivant. Avec le temps, elle a découvert que les idées prennent de la vigueur et de la clarté lorsqu’elle manie, sculpte, symbolise, assemble, magnifie la matière. Et quand un trait de lumière s’en dégage, elle retourne au clavier. Le texte à travailler se déroulant sous ses yeux arrive à la surprendre. Regard lucide, second souffle limpide. Source de joie profonde.

La nature humaine, merveilleuse et terrible, est le fond de scène dualiste qui anime les personnages de son recueil de nouvelles Aux absents les Os, publié aux Éditions Sémaphore. Une combinaison de vécus, de témoignages, de factuel et d’imaginaire. Une composition enrobée dans du papier de soie qui laisse la lumière filtrer.

Aux absents les os, Nouvelles, les éditions Sémaphores, octobre 2024.

Il y a toutes sortes d’absents. Ceux qui sont à moitié là ; ceux qui errent, ceux qui ne décrochent pas, ceux qui fabulent; ceux qui s’illusionnent sur la famille.
Il y a ce quelque chose qui leur manque : une qualité, un regard aimant, une vertu, un don, un mot, des restes à cuisiner. Dans une famille, il y a toujours un os.

Une mère de famille meurt. Ses enfants se rassemblent pour l’enterrer selon ses vœux, plutôt singuliers. Distants, les vœux comme les enfants. Chacun porte son os, fracturé, grugé, fragmenté, saillant, caché. Chacun absent à sa manière, un peu perdu, un peu tordu, mais là, ensemble, parce qu’il le faut. Plus qu’un recueil de nouvelles, Aux absents les os est le portrait choral d’une culture familiale dissonante, étalé sur trois générations. D’une plume aussi concise qu’évocatrice, Diane Gravel présente tour à tour les dislocations internes, familiales et personnelles, dans des récits lapidaires où psychologie et lyrisme ne font qu’un. Il y a un os, certes, mais aussi beaucoup de cœur.

Aux absents les os, Nouvelles, les éditions Sémaphores, octobre 2024.

Tire d’ailes, poésie, revue ALINÉA, Association des auteures et auteurs de l’Estrie, printemps 2019.

Entrevue portrait d’artiste des Sources (MRC) – Radio CJAN-FM – 99.3 et Journal l’Étincelle, juillet 2018.

Roman Trois lunes et un cheval de mer, publié à compte d’auteur, 2017.

Écrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas, il n’est qu’écriture.  – Jean Cocteau